Quelles sont les différentes étapes d’une inspection interne?
Afin de vous assurer du bon déroulement et de l’efficacité d’une inspection interne dans votre milieu de travail, vous devez en respecter les quatre étapes principales11M. PÉRUSSE. Le coffre à outils de la prévention des accidents en milieu de travail, 4e édition révisée, Québec, Le groupe de communication Sansectra, 2011..
1. La préparation
Afin de retirer le maximum d’avantages du mécanisme d’identification des risques que constitue l’inspection interne, il est primordial de bien préparer cette activité de prévention. Pour ce faire, avant de vous rendre sur les lieux à inspecter, vous devez d’abord :
- vous familiariser avec l’ensemble des activités de votre établissement, qu’il s’agisse des étapes du processus de production et des divers procédés industriels ou de tout autre processus;
- être au fait des lois et des règlements applicables dans votre milieu de travail ou dans le secteur visé;
- déterminer le type d’inspection le plus approprié;
- déterminer le lieu à inspecter (l’ensemble ou des secteurs particuliers?);
- choisir, adapter ou établir une liste d’inspection appropriée à votre milieu de travail ou au secteur visé;
- déterminer le meilleur moment pour effectuer cette inspection;
- prévoir le matériel dont vous aurez besoin (plan du lieu de travail, clés, inventaire de l’équipement, inventaire des produits chimiques, fiche signalétique des produits, etc.);
- vous assurer de la disponibilité des personnes ressources dont vous aurez besoin;
- établir votre itinéraire d’inspection12ELENA LAROCHE, et al. « Les principaux mécanismes d’identification et d’évaluation des risques préaccident », Gestion de la santé et de la sécurité au travail, Montréal, Chenelière Éducation, 2013, p. 197 et PRÉVENTEX. Inspection des lieux de travail, Préventex, 2002, http://www.preventex.qc.ca/images/documents/reference/inspection.pdf, p. 17..
Bon à savoir :
Pour vous aider à connaître l’ensemble des éléments à inspecter, vous pouvez vous inspirer :
- des enquêtes et analyses d’accidents qui ont déjà été effectuées dans votre milieu;
- du registre d’accidents de l’organisation;
- du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST);
- de la réglementation en vigueur dans votre secteur d’activité;
- des recommandations des fournisseurs de produits, d’équipements, de machines;
- des travailleurs;
- des rapports d’inspection antérieurs.
2. La tournée d’inspection
Cette étape est la visite du milieu de travail proprement dit. Le moment où vous réalisez votre inspection est important : celle-ci doit se dérouler dans un cadre d’activités normal, c’est-à-dire à un moment qui s’avère le plus représentatif possible de la situation réelle de travail comme elle se déroule tous les jours.
En procédant à l’inspection des lieux, attardez-vous aux situations qui vous semblent anormales.
N’hésitez pas à poser des questions aux travailleurs et à écouter les informations qu’ils ont à vous transmettre. Les meilleures suggestions d’amélioration proviennent souvent d’eux, les premiers concernés. Veiller toutefois à faire attention de ne pas être vous-même une source de danger pendant qu’ils exécutent leurs tâches!
Ne vous limitez pas uniquement aux risques indiqués dans la grille d’inspection; soyez attentif à toute autre situation potentiellement à risque.
Si vous notez des situations dangereuses, vous devez en informer le superviseur afin qu’elles soient corrigées sur le champ ou dans les plus brefs délais.
Les autres situations à risque seront consignées dans le rapport d’inspection.
3. Le rapport
Une fois la tournée d’inspection terminée, l’étape suivante consiste à rédiger un rapport dans lequel seront consignés les risques détectés. Ceux-ci devront être classés en ordre de priorité d’intervention, selon leur importance, pour les corriger13ELENA LAROCHE, et al. « Les principaux mécanismes d’identification et d’évaluation des risques préaccident », Gestion de la santé et de la sécurité au travail, Montréal, Chenelière Éducation, 2013, p. 198..
Le rapport d’inspection devrait mentionner les points suivants :
- la date de l’inspection;
- le nom de la personne qui a réalisé l’inspection;
- ce qui a été inspecté (le lieu ou le matériel inspecté);
- l’endroit où se situe le risque détecté (poste de travail, numéro de machine, local, etc.);
- le niveau de risque (priorité 1, 2 ou 3, associée à sa gravité);
- la nature du risque détecté;
- les mesures correctives suggérées pour éliminer ou réduire le risque ainsi que la mention « permanente » ou « temporaire » pour indiquer s’il s’agit d’une mesure permanente ou temporaire;
- l’ordre de priorité des actions à entreprendre14PRÉVENTEX. Inspection des lieux de travail, Préventex, 2002, http://www.preventex.qc.ca/images/documents/reference/inspection.pdf, p. 18..
Ce rapport doit être transmis au comité paritaire en SST qui a notamment pour fonction d’étudier les rapports d’inspections qui sont effectuées dans l’établissement (art. 78 paragr. 11, LSST).
Pour rédiger votre rapport d’inspection, n’hésitez pas à recourir à ce gabarit de rapport d’inspection, que vous pouvez adapter à votre situation.
4. Le suivi
Le suivi est la dernière étape d’un processus complet d’inspection interne. Souvent négligée, cette étape est cependant essentielle pour :
- s’assurer que les mesures correctives proposées pour corriger les risques détectés sont mises en œuvre;
- évaluer leur efficacité et proposer de nouvelles mesures, s’il y a lieu;
- s’assurer qu’elles n’entraînent pas l’introduction de nouveaux risques dans le milieu de travail.
Visionnez l’animation qui suit pour découvrir comment procéder à une inspection à l’aide d’une mise en situation concrète.
Comment procéder à une inspection?
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