Quels éléments contribuent au développement d’une culture de prévention?
Plusieurs éléments favorisent le développement d’une culture de prévention forte au sein d’une organisation.
L’engagement de la direction et du syndicat
Tout d’abord, l’employeur et le syndicat doivent manifester une volonté ferme et s’engager à modifier la culture organisationnelle existante en matière de santé et de sécurité au travail. Leurs objectifs doivent être clairs et les moyens qu’ils mettent en œuvre pour y parvenir doivent être diffusés aux travailleurs à l'aide d’un processus de communication et d’information efficace, transparent et continu au sein de l’organisation.
La participation des travailleurs
La participation active des travailleurs est un élément crucial pour le développement d’une culture de prévention et de sécurité durable et efficace. À cet effet, des moyens concrets doivent être mis en place pour que l’apport des travailleurs soit au cœur des activités de prévention.
Les travailleurs doivent être mis à contribution pour les inspections, la création et la révision des fiches de cadenassage, la révision des procédures de travail, la déclaration des quasi-accidents, etc.3MICHEL FORTIN. « Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage! », communication présentée dans le cadre du colloque La perception et la communication du risque en SST, IRSST, s. l., 24 novembre 2011. De plus, ils devraient recevoir des formations et participer à des activités de sensibilisation en SST, par exemple.
Le travail d’équipe
Le travail d’équipe constitue également un élément majeur pour le développement d’une culture de prévention. En effet, les travailleurs doivent pouvoir s’entraider et collaborer dans un climat de confiance et de respect. Ainsi, en SST, gestionnaires et supérieurs doivent accorder la priorité à la prévention dans leurs faits et gestes. Par exemple, lorsqu’un travailleur interrompt son travail pour signaler un danger à son supérieur, celui-ci ne doit surtout pas le prier de retourner travailler sur-le-champ. Il doit prendre le temps de l’écouter, de lui signifier qu’il prend acte de ses commentaires et qu’il a bien agi en lui rapportant la situation. De même, entre eux, les travailleurs doivent pouvoir se donner des conseils en prévention, corriger une procédure ou ajuster l’appareil de protection individuelle mal positionné sur un collègue sans qu’on leur fasse sentir qu’ils nuisent à la productivité.
Un climat de confiance
Pour que la culture de prévention puisse prendre forme, la direction doit faire confiance aux travailleurs et ceux-ci doivent pouvoir avoir confiance en la direction.
Une équipe de direction qui fait confiance aux travailleurs fera preuve d’écoute et de respect lorsque ceux-ci auront des commentaires à formuler. Pour inciter les travailleurs à informer l’équipe de gestion des situations à risque, ils doivent sentir qu’on les prend au sérieux et pouvoir reconnaître que leurs recommandations permettent d’apporter des changements concrets dans leur milieu de travail.
Mise en garde :
Dans un climat de confiance, les mesures disciplinaires liées à la SST sont réservées à des cas exceptionnels. Dans un objectif d’apprentissage et de prévention, les travailleuses et les travailleurs doivent pouvoir témoigner de leurs accidents et de leurs quasi-accidents sans avoir peur des réprimandes et des sanctions. Autrement, l’esprit d’équipe, la confiance et le respect mutuel ne peuvent se développer et contribuer au développement de la culture de prévention.