En tant que responsable syndical en SST, que faire si votre milieu de travail est potentiellement générateur de TMS?
Il n’est pas toujours évident pour un travailleur d’établir un lien entre une douleur et son travail. Ainsi, en tant que responsable syndical en SST, vous ne serez pas toujours appelé à intervenir directement en matière de TMS. Vous devez plutôt demeurer alerte aux signaux tels que les plaintes provenant des membres, les déclarations d’accidents de travail ou de maladies professionnelles et l’augmentation des réclamations à l'assurance collective.
Pour intervenir en matière de TMS, vous devriez suivre les étapes ci-dessous.
Établir le portrait des TMS de votre milieu de travail
- Familiarisez-vous tout d’abord avec les TMS du département, du secteur ou du métier particulier d’où proviennent les plaintes. Pour ce faire, vous pouvez utiliser ce questionnaire, tiré d’un questionnaire scientifique, internationalement validé, dont voici la version complète (issue du site de l’IRSST) : L’ABC de l’utilisation d’un questionnaire sur la santé musculosquelettique. Rappelez-vous que plus vous en saurez sur la question, mieux vous pourrez intervenir!
- Vous pouvez également utiliser la grille d’analyse incluse dans ce guide qui présente une démarche de prévention afin d’examiner les postes de travail qui posent problème. N’oubliez pas d’inclure les travailleurs concernés dans votre démarche!
- Informez et sensibilisez les travailleurs concernés.
Bon à savoir :
Les inspecteurs de la CNESST sont formés pour évaluer les risques associés aux TMS. Ils appliquent la méthode QEC ou Quick Exposure Check, qui permet d’évaluer le risque de troubles musculosquelettiques que présentent les postes de travail. Vous pouvez également utiliser ce questionnaire de la méthode QEC pour vérifier si en accomplissant ses tâches, une travailleuse ou un travailleur est exposé aux facteurs de risque de TMS.
Interpeller l’employeur
Vous devez veiller à ce que l’employeur se conforme à ses obligations et qu’il s’assure d’offrir à ses employés :
- un milieu de travail équipé et aménagé de façon à assurer leur protection;
- une organisation du travail et des méthodes ou techniques qui sont sécuritaires et qui ne portent pas atteinte à leur santé (art. 51, LSST).
Mise en garde :
Avant d’aborder l’employeur, vous devez vous préparer! Commencez par rencontrer les travailleuses et les travailleurs aux différents postes de travail pour bien comprendre les liens qui existent entre l’organisation du travail, le poste de travail et les TMS ressentis. Grâce à ces informations, il sera plus facile de convaincre l’employeur d’agir pour réduire les TMS en milieu de travail.
Faire appel à un ergonome
Si le problème est complexe, il est important qu’un ergonome vienne faire une analyse plus approfondie du problème.
Bon à savoir :
Étant donné que l’employeur a la responsabilité de s’assurer que le poste de travail ne porte pas atteinte à la santé des travailleurs, il lui revient donc d’embaucher cet ergonome. Le syndicat doit toutefois être associé à l’analyse ergonomique.
N’oubliez pas : votre comité exécutif local ainsi que votre conseillère ou conseiller syndical de la CSN peuvent vous appuyer dans vos démarches.
Obtenir de l’aide
Vous n’êtes pas seul!
- Les travailleuses et travailleurs impliqués peuvent vous aider à trouver des solutions. Il est important d’écouter le personnel concerné par le problème car il a souvent déjà des idées pour le résoudre. Si de nouveaux équipements sont achetés (par ex. : chaises, outils à main, etc.), il est important d’établir des critères d’achat et de prévoir des périodes d’essai.
- Votre conseillère ou votre conseiller syndical de la CSN peut vous orienter vers des ressources spécialisées afin de vous assister.
- Votre comité exécutif local peut vous appuyer dans vos démarches et vous aider à structurer votre intervention.
- Les associations sectorielles paritaires ainsi que les équipes de santé au travail peuvent aussi vous épauler dans vos démarches.
Assurer le suivi
Il est important de vérifier les résultats des changements apportés et d’assurer les suivis nécessaires. Vous pourriez, par exemple, faire remplir le même questionnaire qu’au début de la démarche et comparer les douleurs avant et après les modifications apportées. N’oubliez pas de faire connaître auprès des membres les coups réussis grâce aux actions syndicales!
Enfin, comme dans toute situation d’intervention en prévention, n’oubliez pas de vous référer au processus d’intervention en prévention.